L’épidémie de COVID a mis entre parenthèse la carrière et l’essor de nombreux groupes. Ainsi l’Allman Betts Band qui avait interrompu en juillet 2019 sa tournée européenne à cause d’une appendicite aigue de Devon Allman a été contraint ensuite à de longues vacances. Mais Devon s’est vraiment bougé, maintenant un lien fort avec les autres musiciens, organisant de nombreux concerts en streaming et en drive-in, permettant de tenir le groupe à flots tant financièrement que musicalement.
Et rapidement, ils se sont retrouvés au Muscle Shoals Sound Studio pour enregistrer leur deuxième album, Bless Your Heart, en une semaine, avec treize titres et plus de soixante-dix minutes de musique.
La pochette d’un rouge pétant reprend le graphisme de Beggars Banquet des Stones, et «Pale Horse Rider», avec un riff amené par Duane, nous transporte, comme son clip, dans l’Ouest sauvage avec un duo de guitares comme peut les aimer le Loner himself. Puis « Carolina Song» sonne un peu comme du Tom Petty, ce qui est la meilleure des références.
On retrouve Duane, au chant sur "Ashes of My Lovers", qui semble avoir énormément progressé dans ce domaine, avec toujours ce mur de guitare, qui devient une caractéristique du son du groupe souligné par un beau passage d’harmonica qui s’invite alors que le solo de Betts est d’une rare subtilité.
Et puis, bon sang ne saurait mentir, c’est l’hommage des fils aux pères, avec «Savannah’s Dream», un instrumental de douze minutes qui permet à chacun de s’exprimer, une superbe partie de piano et puis les envolées sublimes de slide de Johnny Stachela. On s’aperçoit que le groupe a gagné en maturité (rappelons que la formation est récente) et que les musiciens se complètent parfaitement. Ce morceau deviendra la pierre angulaire des concerts du groupe, prétexte à de longues improvisations, histoire de continuer la légende.
« Airboats & Cocaine » est fait pour se remuer, un bon morceau simple de southern-rock emmené par les riffs et la voix de Devon. C’est toujours Devon qui chante sur « Southern Rain », très bluesy, dans une atmosphère sensuelle…Il faut encore parler des guitares ?
Duane reprend la main dans une superbe ballade blues semi-acoustique, qui raconte le retour à la maison. Le contraste entre les voix de Duane et Devon permet une belle variété d’atmosphères.
"Magnolia Road" a été le premier single sorti de l'album, écrit par Stoll Vaughan, avec une ambiance Grateful Dead/ The Band. Là encore les références sont de qualité !
Les pistoleros sont de retour avec « Should We Ever Part » avec un duel Allman/Betts. A vous de choisir le gagnant.
Berry Oakley Jr. fait ses débuts vocaux avec «The Doctor’s Daughter», qu’il a écrit.
Après une belle intro au piano de John Ginty enluminé par la slide de Stachela, le morceau comprend aussi une magnifique guitare de style flamenco.
Avec « Much Obliged », le gars Devon nous la joue à la Johnny Cash, avec ce phrasé typique lourd et lent. Surprenant mais réussi.
Et l’album se termine par « Congratulations » où John Gintry tient la vedette avec son piano honky-tonk.
Avec ce second album le groupe manifeste sa volonté de s’éloigner du southern-rock pour fondre sa musique dans différents styles rappelant la démarche de Blackberry Smoke.
Musicalement les progrès de Duane à la guitare et surtout au chant sont impressionnants, la slide de Johnny Tachela et le piano de John Gintry prennent de l’importance et la basse de Berry Duane Oakley est bien exploité (des progrès à faire dans le chant toutefois). Devon Allman reste le catalyseur du groupe.
Un album qui ne déçoit pas.
01. Pale Horse Rider
02. Carolina Song
03. King Crawler
04. Ashes of My Lover
05. Savannah’s Dream
06. Airboats & Cocaine
07. Southern Rain
08. Rivers Run
09. Magnolia Road
10. Should We Ever Part
11. The Doctor’s Daughter
12. Much Obliged
13. Congratulations
Devon Allman (guitar, vocals)
Duane Betts (guitar, vocals)
Berry Duane Oakley (bass, vocals)
Johnny Stachela (guitar, vocals)
John Ginty (keyboards)
R Scott Bryan (percussion, vocals)
John Lum (drums)
コメント