top of page

LITTLE WALTER : l'harmoniciste Blues adulé depuis 7 décennies

Peu d’artistes blues ont marqué la pratique de leur instrument comme Little Walter. Si pour la guitare, il y a eu un avant et un après B.B. King, pour l’harmonica il y a encore plus incontestablement un avant et un après Little Walter. John Lee “Sonny Boy” Williamson en avait déjà fait un instrument de premier plan, mais Little Walter est allé plus loin, en définissant un symbole du blues et transformant l’harmoniciste en musicien à part entière. ("Soul Bag")


Né en Louisiane en 1930, Marion Walter Jacobs arrive à Chicago à l'âge de 15 ans avec un harmonica en poche.

Ayant constaté que le son de son petit instrument était noyé dans celui des guitares électriques, il le coupla à un microphone branché dans un amplificateur. Outre le fait qu'il pouvait désormais se faire entendre, il découvrit rapidement qu'il pouvait jouer avec le son amplifié de son orgue à bouche pour créer de nouveaux timbres et effets et c'est ça qui le fera remarquer parmi la pléthore d' harmonicistes traînant dans les bars de la Cité des Vents.

C'est par l'intermédiaire de Muddy Waters dont il a intégré le groupe en 1948 qu'il est adopté par le label Chess Records en 1950. Désormais, on l'entendra sur tous les classiques de Muddy mais le 12 mai 1952, Leonard Chess lui donne l'opportunité d'enregistrer un instrumental d'un peu moins de trois minutes pour une filiale du label nommé Checker Records : Juke grimpe dans les charts R&B jusqu'à la première place où il restera huit semaines consécutives. Du jamais vu et qui ne se reproduira d'ailleurs plus : dans l'histoire du blues, ce sera l'unique instrumental joué sur un harmonica a obtenir un tel succès ( Fingertips Part 2 de Stevie Wonder atteindra lui aussi la première place mais ça n'est pas du blues).

Celui qu'on surnomme Little Walter l'a enregistré à l'instinct et la premiere prise du premier morceau de la première session fut la bonne. Juke fut lancé sur le marché couplé à Can't Hold Out Much Longer en face B sur lequel on peut cette fois entendre Walter chanter dans un style typique du Chicago Blues de l'époque (il n'avait ni la voix de Muddy Waters ni celle de Howlin' Wolf mais il savait quand même chanter d'une manière relax qui n'est pas du tout désagréable).

Walter ne s'arrêtera pas en si bon chemin puisque, de 1952 à 1958, il placera encore quatorze titres dans le top 10 parmi lesquels le lacinant Mean Old World , le mélancolique Sad Hours et l'instrumental Off The Wall .

La suite est moins reluisante. A partir des années 60, Little Walter succombera au démon de l'alcool qui détruira peu à peu son bon génie naturel et il finira par succomber en 1968 des suites d'une sordide bagarre de rue.

De ce Walter là, mieux vaut ne pas se souvenir. Pour la plupart des amateurs de blues, il restera le plus flamboyant, le plus novateur et le plus influent des harmonicistes des fifties. D'ailleurs, vingt années et plus après sa mort, il continue à engranger les récompenses les plus prestigieuses, du Blues Hall of Fame au Rock and Roll Hall of Fame où son nom sera logé pour l'éternité à partir de 1988.


Little Walter : His Best / The Chess 50th Anniversary Collection : Cet album superbe retrace l'essentiel de sa carrière discographique en 20 titres incontournables.


On se souvient de lui comme de l’un des véritables géants du blues, un musicien dont l’impact continue de résonner tant auprès des mélomanes que de ses collègues musiciens.








9 vues0 commentaire

Comments


bottom of page